
A la fin, mon
rationalisme devra bien s’accommoder d’une vérité que je ne peux plus
nier : Tout du long de ce grand voyage, l’Univers nous aura eu à la bonne.
Et même si cela ressemble bien à de la pensée magique, il me faut avouer que
notre séjour final sur l’Ile de Taquilé, dans la partie péruvienne du lac
Titicaca, présente bien toutes les caractéristiques d’un cadeau du ciel. Pendant
12 mois, nous avons cherché par monts et océans des Open Villages, ces
communautés que nous avions sélectionnées avant de partir parce qu’elles
répondaient aux « cahier des charges » que nous avions déterminé pour
ces communautés rurales autonomes dont nous voulions apprendre les secrets. Et
voilà que, de manière impromptue et alors que nous commencions à plier nos
bagages et à préparer le grand retour, nous décidons de faire un « petit
passage » rapide à Taquilé pour voir ce qui s’y passe, sans doute en
partie décus par notre expérience sur la Isla del Sol où l’accueil des hommes
ne fut pas à la hauteur de la splendeur des paysages. Nous voilà donc partis
pour une visite éclair de 2 jours qui se transforma en une semaine et,
n’eussent été les Jeux Olympiques au Brésil qui remplirent tous les avions que
nous aurions pu prendre pour arriver à Sao Paulo avant le 7 août, nous serions
bien restés une semaine de plus. La raison de cet engouement pour une Ile qui
ne fait pas plus de 5, 5 Km2 ? Elle abrite un Open Village, peut-être
d’ailleurs le plus complet ou cohérent qu’il nous ait été donné de voir. Leur
secret ? Les règles et les traditions de l’Empire Inca y subsistent
toujours, cinq siècles après la Conquista.