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lundi 14 décembre 2015

Giono et Emerson nous parlent de la crise

On parle de la crise comme étant financière, économique, de la dette, dans tous les cas étrangère à nous, indépendante de nos actions ; une crise de « pas de chance » ou une crise pour laquelle nous trouvons quelques bouc-émissaires tout désignés, les banquiers, les grands patrons, les politiques, l’administration, les grecs, les américains, les islamistes, Poutine, Sarkozy ou Hollande, ou tout ce beau monde à la fois… Et si cette crise dans laquelle nous sommes englués depuis 7 ans maintenant, était plus que ça : une crise de dégoût de nous-même et une crise de confiance en notre capacité à redéfinir notre propre destinée? 
Regards croisés de Giono et d’Emerson.





« Il y a une chose que je ne crois pas : c’est que volontairement on veuille que nous soyons malheureux. Je crois que tout est fait pour que tout le monde soit heureux. Je crois que notre malheur c’est comme une maladie que nous faisons nous-même avec de gros chaud-et-froid, de la mauvaise eau et du mal que nous prenons les uns aux autres en nous respirons nos respirations. Je crois que, si nous savions vivre, nous ne serions peut-être pas malades. Avec l’habitude qu’on a prise, maintenant, toute notre vie c’est lutter, et nager, et se battre pour ne pas sombrer. Tout. Que ce soient tes bestiaux, que ce soient tes semences, tes plantes, tes arbres, il faut que tu te gendarmes contre tout. Ce que nous voulons, il semble que le monde entier ne le peut pas. Il semble qu’il le fait par force. Ca a dû nous donner un dégoût de tout à la longue. Ça a dû obliger notre corps à une fabrication quelconque, est-ce qu’on sait ? Le monde nous oblige bien à faire du sang. Nous fabriquons peut-être, sans le savoir, un sang spécial, un sang de dégoût et, au lieu de charrier dans notre corps partout, aux bras, aux cuisses, au cœur, au ventre et aux poumons, un sang d’appétit, notre grand tuyautage nous arrose avec du sang de dégoût. » 

(Jourdan à Bobi) Que ma joie demeure, Jean Giono. 1935





« Si on considère l’esprit présent de la société, on sentira la nécessité de cette morale [celle de la « confiance en soi »]. Les nerfs et le cœur de l’homme semblent desséchés, et nous sommes devenus de timides pleurards découragés. Nous craignons la vérité, nous craignons la fortune, nous craignons la mort, nous nous craignons les uns, les autres. Nous manquons d’hommes et de femmes qui puissent renouveler notre vie et notre état social ; nous voyons que la plupart des natures de notre temps sont insolvables, qu’elles ne peuvent satisfaire à leurs propres besoin, qu’elles ont une ambition hors de toute proportion avec leur force pratique et vont ainsi jour et nuit s’affaissant et mendiant. Nous sommes des soldats de salons. La rude bataille de la destinée qui donne la force, nous l’évitons. »   

La confiance en soi, Ralph Waldo Emerson. 1841


Presqu'un siècle avant Giono, Emerson nous prévenait... 









1 commentaire:

  1. Je lis ´la grève´, d'Ayn Rand. Cette femme très controversée m'a touchée dès la lecture de ´la source vive ´, quand j'étais ado. On dit d'elle qu'elle faisait l'apologie du dollar et de l'égoïsme, mais pour moi, elle parle surtout de passion, de faire bien son travail, de gagner de l'argent en échange de ce travail bien fait...si l'individu suivait ce principe, le groupe en serait bénéficiaire, évidemment, il n'y aurait plus de gens qui disent : " mais ce n'est pas de ma faute, je ne savais pas, je ne pouvais pas deviner..." Et autres lamentations. La crise, chacun d'entre nous en est un peu responsabzle, en laissant venir le danger, en acceptant de laisser les grands groupes diriger les pays, le monde, en faisant des personnages politiques des pantins à la merci de ces mêmes lobbies. Il y a ceux qui ne sentent pas concernés, ne s'impliquent pas dans leur travail...et la machine ne peut plus tourner correctement. Un monde de consommation immédiate, tout arrive facilement à nous, pendant que d'autres crèvent de faim...la facilité de ne pas dire non aux industriels, qui s'en donnent à coeur joie pour pourrir la planète et sur exploiter des continents...le travail mal fait, la mauvaise qualitê, la facilité... Nous vivons tous ensemble sur cette planète, c'est comme une grande co location où certains pillent le frigo, ne rangent pas leurs affaires, laissent couler l'eau, n'éteignent pas la lumière... La liberté, ce n'est pas de jeter son papier par terre, ou cracher dans l'eau du puits. Si chacun fait bien ce qu'il a à faire, tout le monde y gagne, et nous sommes libres, tous. Et il n'y a pas de crise, parce que chacun se sent concerné.

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