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lundi 28 mars 2016

Bureaucratie 2ème partie : Public/Privé, l'Empire bureaucratique



Lorsque l’on s’intéresse à la simplicité volontaire, il est facile de perdre rapidement le sens des réalités… Par là, je ne veux pas dire que cette simplicité est utopique. Bien au contraire, il me semble que c’est le monde dans lequel nous vivons qui l’est, au travers de sa dimension la plus prégnante puisqu’elle a fini par constituer la trame sur laquelle se tisse la quasi-totalité de nos existences. Je veux bien entendu parler de la bureaucratie qui a peu à peu remplacé la réalité elle-même ou plutôt qui a réussi à redéfinir le sens de cette réalité. Notre voyage nous donne aussi l'occasion d'une réflexion (en quatre partie) sur les différentes manifestations de cette maladie des temps modernes.


Part 2 – Public / Privé : l'empire bureaucratique

La première partie de cet article pourrait faire croire que la bureaucratie ne se manifeste que lorsqu’il nous prend l’idée saugrenue de voyager. Mon propos dans cette série de posts est tout au contraire de montrer qu’elle est partout et qu’elle affecte tous les aspects de notre vie. Elle est même là où on l’attendrait le moins, dans les écoles, dans les hôpitaux, dans les clubs de sports et les bibliothèques, dans les jardins publics et les parcs naturels, dans les théâtres, les musées et tous les lieux à vocation culturelle. Elle est même dans les lieux de culte.  En réalité, elle est inextricablement insérée dans la totalité des activités et des moments de nos existences au point qu’on ne la voit plus, sinon lorsqu’elle nous surprend par un abus particulièrement révoltant ou par une absurdité particulièrement comique… Or, si on veut comprendre comment elle a fini par être au centre de nos existences, il nous faut paradoxalement aller lahercher là où elle est le plus vilipendée et moquée : dans l’économie capitaliste privée. La thèse que je défends ci-après est que la bureaucratie n’aurait pas pu avoir une telle emprise sur nos vies si elle n’avait pas servi d’abord la puissance économique. En retour, l’extraordinaire capacité du modèle économique consumériste à imprégner nos modes de vie a ouvert la porte à l’hégémonie bureaucratique sur toutes les dimensions de notre existence.
 


L'efficacité des bureaucraties publiques a influencé très tôt le secteur privé

La bureaucratie a trouvé une extension naturelle, et ce dès la fin du 19ème siècle, dans le monde des affaires. J’ai eu, dans un post précédent, à discuter de la complexification du monde économique en prenant l’exemple de la fourniture d’un simple verre de lait qui a généré un nombre exponentiel de fonctions différentes dans les organigrammes des géants de l’industrie laitière alors que le même verre ne nécessitait dans bien des villages du tiers monde qu’une vache et une paire de mains sachant la traire.


Ce qui est encore vrai dans les pays dits « peu avancés » l’était encore en Europe il y a moins de deux générations. Que s’est-il passé ?  Nous avons là me semble-t-il un exemple flagrant où le meilleur est l’ennemi du bien, le meilleur (dans une rationalité instrumentale limitée, je ne fais pas ici de jugement de valeur) étant ici défini par la volonté d’accroitre l’efficience des ressources. En voulant faire plus et mieux, le capitalisme a hiérarchisé et spécialisé des fonctions et en a créé d’autres (d’études et de contrôle notamment) qui se sont ajoutées aux fonctions directes de production. De ce fait, la productivité, tout du moins dans la forme dans laquelle elle a été mesurée par les experts en charge de l’améliorer, a sans doute progressé mais au prix d’une complexité croissante.


Pour gérer cette complexité, le modèle bureaucratique militaire, avec sa capacité à mobiliser, former, mouvoir et diriger d’énormes contingents humains dans un cadre hiérarchique et de spécialisation des tâches très strict a sans aucun doute été une des grandes sources d’inspiration dans le monde privé comme en témoigne la fascination exercée par les ouvrages de stratégie et d’organisation militaire chez les premiers théoriciens des organisations.


Mais l’armée ne fut pas le seul modèle. Il est intéressant de noter que l'organisation que toutes les grandes entreprises capitalistes du début du siècle voulaient copier (et qui, ironiquement, inspira Lénine lorsqu'il entreprit d'organiser la toute jeune économie socialiste soviétique) fut ... la Poste allemande, dont l'efficience et la qualité de service émerveillait le monde entier. On peut en dire autant de la poste américaine, le fameux "poney express", dont les relais régulièrement espacés maillaient le territoire et permettaient d'acheminer d'extraordinaires quantités de courrier comme en témoigna Alexis de Tocqueville.


Ainsi, pour devenir plus efficaces à mesure qu'elles grandissaient en taille, les entreprises privées ont copié les méthodes de gestion et les modes d'organisation de ces grandes bureaucraties en qui elles voyaient des modèles d'efficacité. De fait, aujourd’hui, tant sur les plans fonctionnels qu’opérationnels, les bureaucrates du secteur public et du secteur privé sont généralement interchangeables et plus rien n’interdit à un fonctionnaire ayant travaillé au département des achats d’une administration de prendre le même poste dans une grande entreprise privée, ou l’inverse d’ailleurs ; les procédures sont les mêmes, les savoir-faire mobilisés identiques, jusqu’aux formulaires qui parfois semblent tirés de la même source. Qu’un ex-ministre de l’économie française puisse se trouver en charge de l’innovation chez un géant de l’ameublement peut prêter à sourire mais ce changement de carrière pour le moins « spectaculaire » témoigne bien que les codes de fonctionnement, de communication, tout comme les processus opérationnels et décisionnels sont devenus très proches (pour ne pas dire identiques) entre le privé et public.
 


Sans l'Etat et ses bureaucrates, il n’y aurait pas de marchés !


Pour autant, même si elle reste pertinente, cette première explication de la très grande proximité (pour ne pas dire identité) entre les bureaucraties publiques et privées ne permet pas de comprendre pourquoi les entreprises privées continuent de fonctionner bureaucratiquement alors qu'aujourd'hui on remet en question l’efficacité et l’efficience des administrations. Certains politiques, des ultralibéraux aux socio-démocrates, ont même fait de cette critique leur fonds de commerce électoral, promettant de « dégraisser le mammouth administratif » et de rendre au secteur privé sa liberté en simplifiant les règlementations. Et pourtant, la bureaucratie subsiste, voire même s’étend comme si elle faisait partie de l’ADN même des organisations dont elle s’est emparée. 

De fait, c’est exactement le cas. La bureaucratie est en réalité absolument indispensable au fonctionnement des économies capitalistes pour la bonne raison qu’elle est inséparable du mode de transaction qui a été sélectionné dans le monde occidental et qui a défini non seulement nos modèles de développement économiques mais aussi l’ensemble des obligations et relations sociales qui forment la matrice de nos sociétés modernes. Elle est même le bras armé sinon le fondement de notre système économique, au sens où elle a rendu possible l’explosion des échanges marchands, bien au-delà de ce que les économies traditionnelles auraient pu permettre. En effet, au-delà des problèmes de distance, de langue ou de temps qu’il est toujours possible de résoudre avec des bateaux plus grands, des interprètes plus nombreux ou des entrepôts mieux placés, le développement du commerce a toujours été limité par une simple question que se sont toujours posées les deux parties à un échange : « Ma contrepartie est-elle de confiance ?». Dans les économies traditionnelles, il est relativement simple pour un vendeur de savoir s’il peut faire crédit à un acheteur, et pour un acheteur de savoir si le vendeur remplira bien ses obligations. Mais la nécessité de toujours disposer d’une information fiable sur la probité de la contrepartie limite nécessairement le nombre de clients ou de fournisseurs avec lesquels on peut commercer.

L’Etat bureaucratique, en s’interposant en gendarme ou en tiers de confiance au milieu de l’ensemble des transactions réalisées, a ainsi fait sauter un verrou et contribué au développement extraordinaire des échanges marchands. Sur les marchés de commerce, ce rôle de gendarme a été mis en place au travers de la police et des tribunaux commerciaux, sur les marchés financiers ce sont en général les Banques Centrales qui ont, d’une part garanti la monnaie et la solvabilité des acteurs du système financier (notamment les banques) et, d’autre part, joué le rôle de régulateur et parfois même de juge.
 

Economies privées ou économies bureaucratisées ?

Que signifie concrètement que l’Etat (donc encore une fois la bureaucratie) s’est imposé comme tiers de confiance au milieu des transactions de marché ?  Souvenez-vous de la dernière fois où vous avez demandé un crédit à votre banque. Vous avez certainement rempli un formulaire, parfois même sans l’aide de votre conseiller clientèle, fourni des preuves de vos revenus, signé ou fait signer des garanties et l’ensemble de votre « dossier » a été analysé par un « comité » dont ne vous connaissez pas le moindre membre mais qui a malgré tout pu décider de vous octroyer ou non le crédit que vous sollicitiez. Parfois c’est même un programme informatique qui fait un premier tri des dossiers avant la prise de décision. Votre demande a été traitée anonymement et non pas sur la base du « crédit personnel » dont vous jouissez auprès des gens qui vous connaissent. Si vous n’avez pas eu votre crédit, alors que vous avez toujours rempli vos engagements vis-à-vis de votre établissement financier, vous avez sans doute ressenti une grande frustration voire même une perte de confiance pour une entité qui s’enorgueillit souvent de vous traiter comme un « partenaire ». La vérité est que vous n’êtes jamais un partenaire, tout au moins pas au sens où on l’entend habituellement. Si une banque quelconque devait passer le temps qu’il faut pour enquêter sur la probité de chacun de ses clients et établir des relations personnelles avec chacun d’entre eux pour être au courant de tous les changements de leur situation qui pourrait affecter leur solvabilité elles feraient sans doute très peu de prêts… En réalité, tout le processus bureaucratique avec ses formulaires, ses dossiers, ses étapes de tris, d’analyse et de prises de décision, ses comités anonymes et ses modèles informatiques de scoring se sont substitués à la relation de confiance car ils ont l’énorme avantage malgré leur lourdeur et la frustration qu’ils génèrent chez les clients d’être répétables un très grand nombre de fois et donc capables de gérer un nombre croissant de transactions.

Ce qui est vrai des banques et du crédit, l’est aussi de toutes les transactions commerciales, et ce encore plus dans un monde globalisé. L’Etat joue un rôle prépondérant dans la réduction significative du risque commercial, réduction qui a permis l’explosion du commerce puis plus tard des échanges internationaux. Aujourd’hui, la quasi-totalité des transactions se fait dans le cadre d’un contrat (y compris lorsque vous allez acheter un simple toasteur et que vous souhaitez une garantie de fonctionnement et chaque fois que vous payez vos courses avec votre carte de crédit) qui engagent vendeurs et acheteurs. Les millions de contrats qui sont échangés chaque jour sont garantis non pas par la réputation ou le crédit des parties, mais par l’appareil judiciaire bureaucratique dont l’Etat a le monopole. Certes des assureurs privés offrent de garantir la solvabilité d’un client étranger (et donc que le fournisseur sera payé quoiqu’il advienne). Mais, d’une part, cette garantie est fondée elle aussi sur un processus bureaucratique anonyme (sur la base de bilans et d’informations collectées dans les bases de données des centrales de risques), et deuxièmement, l’Etat n’est jamais très loin au travers des mécanismes z réassurance. Tout se passe comme si en réalité, l’Etat ne faisait que privatiser une fonction  qui reste intrinsèquement bureaucratique même si elle est ma propriété de capitaux privés.  

Disons-le clairement, si l’Etat disparaissait demain, l’économie s’écroulerait immédiatement, peut être encore plus vite que si le système financier faisait défaut.    
 

Quel rapport avec les open-villages?

Les open-villages nous montrent parfois "en creux" ce que nous sommes devenus et que, par myopie, nous ne voyons plus. Faire nos courses à new Panggangan, petit village de pêcheurs aux Philippines, est infiniment plus simple que dans un hypermarché à Paris ou à Casablanca. Les premiers jours, nous avons payé cash; les derniers, on nous faisait crédit jusqu'à l'âprès-midi si nous manquions de monnaie. Gageons que si nous étions restés plus longtemps, on nous aurait fait crédit sur plusieurs jours voire même, la confiance s'établissant, plusieurs semaines. De même, pour prendre le bateau, pas de réservation à payer d'avance sur internet avec des formulaires sur plusieurs pages à remplir en espérant que la connection ne va pas être coupée pendant l'opération: on attend tranquillement sur la plage le propriétaire du bateau qui part et on monte dedans. Là aussi, on paie tout de suite ou plus tard en fonction du crédit dont on dispose auprès du propriétaire de la Bangka. Derrière toutes ces transactions pas d'Etat-garant, de tribunaux de commerce, d'avocats, de contrôleurs financiers, de service d'hygiène, de policiers, de compagnies d'assurance, de banques, de logiciels informatiques ou de sites internet sécurisés, de réseau de distribution à optimiser, d'experts comptables à alimenter en pièces de banques et en notes de frais, d'agents du fisc et d'experts fiscaux pour répondre à leurs questions, de prélèvements sociaux administrés par une caisse qui n'ouvre que de 9h à 11h le premier jeudi de chaque mois... Rien d'autre que la simple présence en face à face de deux êtres humains dont l'un souhaite obtenir quelque chose que l'autre peut lui fournir. Point.

On m'objectera avec raison que les conditions ne sont pas les mêmes entre un village de pêcheurs sur une île des Philippines, et les nécessités de l'existence dans une grande métropole. Mais c'est justement l'argument que je veux amener ici. Je tiens que ces fameuses "nécessités de la vie" ont elles même été produites pour une grande part par la machine bureaucratique. Compter le temps que l'on passe dans une vie à remplir des formulaires serait sans doute éclairant, mais ajoutons-y le temps où ne faisons qu'obéir à une obligation règlementaire et cela deviendrait à coup sûr plus inquiétant. De fait, une part importante de nos vies, la manière dont nous nous conduisons avec nos voisins, sur la route, au travail, dans les lieux publics et parfois même dans le sacro-saint de nos chambres à coucher, a été définie par un bureaucrate.

Cette emprise bureaucratique sur nos comportements et nos pratiques (y compris les plus intimes) va bien au delà des règlements et des lois. Elle s'exerce dans la manière dont nous interagissons les uns avec les autres et notamment avec les gens que nous ne connaissons pas. Deux anecdotes récentes de ce voyage suffiront je pense à illustrer comment le fonctionnement bureaucratique a recouvert de son voile d'anonymat (et, il faut le dire, parfois de stupidité) nos façons d'être avec les autres.

En nous envolant de Dallas pour le Costa Rica, nous avons pris un peu rapidement nos places et nous ne nous sommes pas rendus compte que nous nous étions trompés de rangée. Une famille à qui on avait affecté les places que nous occupions par erreur est arrivée après nous et a dû trouver une solution à ce délicat problème. Que croyez-vous qu'ils firent ? Bien sûr, ils appelèrent l'hôtesse, sans avoir à aucun moment essayé de nous parler pour comparer les cartes d'embarquement. Leur réflexe immédiat a été de s'en remettre à l'autorité la plus proche pour servir d'intermédiaire entre eux et nous. De manière évidente, la solution la plus efficace, la plus rapide, la plus naturellement humaine oserai-je dire, aurait été de régler cela directement avec nous. Peut être même que de cette interaction accidentelle serait née une discussion sur qui nous étions, ce que nous faisions là, et peut être même des invitations à venir se visiter les uns chez les autres. Qui sait, nous avons débuté des amitiés avec des gens rencontrés pendant ce voyage avec beaucoup moins que cela comme prise de connaissance. Malheureusement ce n'est pas ce qui s’est passé cette fois là. L'habitude que nous avons prise de nous en remettre à l'Etat où à ses délégués pour médiatiser tout "conflit" potentiel a conduit des personnes, probablement très censées et rationnelles, à choisir le processus le plus stupide pour récupérer leurs sièges, en tout cas celui qui rendait une discussion ultérieure plus difficile...

Autre anecdote, et autre exemple de la distance que la société bureaucratisée crée entre nous. À Wellington, en Nouvelle-Zélande, nous avons dormi dans un Hostel, sorte de grand caravansérail dans lequel des jeunes qui parcourent le monde en mode "routard" viennent dormir, faire leur cuisine, laver leur linge, et parfois même faire la fête. Ce sont des lieux de grande convivialité ou toutes les nationalités se mélangent et où s'échangent les "bons plans" et les bonnes adresses. Nous étions en train de rendre notre clé au comptoir d'accueil, lorsqu'une américaine, un peu embarrassée, vint prévenir la jeune fille qui s'occupait de nous qu'un homme ayant manifestement un peu bu, dérangeait tout le monde dans la salle commune dans laquelle déjeunaient une bonne vingtaine de personnes. La réaction immédiate de l'employée de l'hôtel fut d'appeler la police sans même chercher à voir si on ne pouvait pas faire sortir gentiment le perturbateur. Il n'avait rien cassé, n'avait frappé personne, et avait tout au plus voulu parler (peut être un peu fort) avec des jeunes qui ne le souhaitaient pas. Est ce que cela nécessitait de faire venir la police ? Et qu'est-ce que cela signifie sur notre capacité ou plutôt incapacité à géré par nous même les plus petits conflits ?

Ces deux exemples montrent que sur le plan purement social, c'est à dire dans l'espace dans lequel des êtres humains interagissent entre eux indépendamment de toute transaction économique ou de tout conflit caractérisé, la culture bureaucratique encourage l'anonymat, y compris dans des situations où cet anonymat n'est ni naturel, ni nécessaire.
Plus encore, lorsque ces fameuses « nécessités de la vie moderne » se traduisent en humiliations et en arbitraire administratifs, on est en droit de se demander si le prix à payer pour pouvoir s'entasser dans des cités grises et anonymes valait le coup.

Mais, si on comprend aisément que la sphère économique se soit satisfaite de la sécurité que lui offrait la bureaucratie d’Etat pour développer ses activités et ses profits, on n’a plus de mal à comprendre pourquoi nous acceptons qu’elle envahisse autant la sphère privée et finalement dicte avec une telle facilité, comme je le disais dans la première partie, ce qui est « licite » et « raisonnable ». Comment se fait-il que face aux absurdités ou même aux injustices nous nous révoltions si rarement ? Pour une fois, point besoin d’y aller par quatre chemins : la raison de notre soumission est que les bureaucraties publiques comme privées tirent leur pouvoir de contrôle, de régulation et d’intimidation d’une seule et même source, celle de la puissance de l’Etat. Or cette puissance se fonde sur le monopole de la violence. C’est ce que je me propose de discuter dans le prochain article.

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